mercredi 4 mars 2009

L'histoire de Joe Chip, Part. 4


Benjamin Linus, surnommé Ben, marchait vers le point de rendez vous, son sac de matériel sur le dos. Il ne supportait pas qu’on le prononce à la française, c’était « L-a-y-n-e-u-s ». On ne sait pourtant toujours pas si c’est vraiment son vrai nom. Quand il était arrivé dans le milieu, il y à 5 ans maintenant, personne ne sut d’où il sortait, ni pourquoi il s’était lancé dans les magouilles. Il ne racontât jamais son histoire, et personne ne put la retrouver. Le fait qu’il était très cultivé et très intelligent le rendait encore plus mystérieux, et, bien sur, encore plus craint (comme tout ce qui est différent, d’ailleurs).

Il se répétait en boucle le plan dans sa tête. Tout se passerait vite, il n’avait pas le droit à l’erreur. Un seul faux pas, une seconde d’inattention, et tout risquait de capoter. D’habitude, il effectuait les boulots comme un professionnel, ne mêlant aucun sentiments ni aucun remords. Il avait compris de par son passé, qu’une vie humaine n’était qu’un produit périssable, comme plein d’autre.
Mais aujourd’hui, c’était différent.
Il était nerveux, et ca l’énervait encore plus. C’est surement car il allait enfin retrouver la vérité, et pouvoir à nouveau se sentir libre, et s’en aller.
C’est vrai que du jour au lendemain, il y à 5 ans, il avait compris que justement tout n’avait aucun sens.
C’est étrange comment, pendant des années, on peut ne pas vivre et se refermer tout en étant heureux de connaitre le sens de sa vie, puis, en l’ayant perdu, on se met à vivre mais sans que cela ai un sens.

Il entra dans la Global National Bank. Il n’y avait pas grand monde, il était 15h45, pour l’instant rien ne put l’empêcher d’agir. Il s’approcha de l’agent de sécurité à l’accueil.
« Bonjour Monsieur ! Edward Harris, je suis attendu pour une opération de maintenance, dit-il en posant sa fausse carte d’identité sur le comptoir.
- Un instant monsieur… répondit l’agent en tapotant le nom sur le pc. La photo de Ben apparut. Oui, monsieur Harris, haut niveau d’accréditation, j’ai votre ordre de mission : c’est pour une opération de maintenance dans al salle des terminaux centraux, c’est ca ? Voila votre badge d’accès. Prenez l’ascenseur au bout, 2eme sous sol. Je vous envoi la chef de service afin de vous assister, comme décrit dans le protocole.
- Oui, bien sur ; Merci ! »
Il prit le badge et se dirigea vers l’ascenseur. Première étape de passé. En entrant dans l’ascenseur, il approcha le badge magnétique des boutons, qui choisirent automatiquement le niveau -2.
Quand la porte se ferma, les souvenirs de la mort de Catherine lui remontèrent en tête.
Les cheveux blonds devenus rouges baignant dans le sang sur le nouveau tapis Ikea du salon acheté la semaine précédente ; ses bras lacérés, recroquevillés sur son ventre écorchés ; son tatouage de papillon sur son épaule droite se noyant sur sa peau rougie… La table du repas aux chandelles qu’elle lui avait préparé était encore posée, les bougies encore allumées…
Il était un peu mort lui aussi cette nuit là.
Les portes se rouvrirent. Il devait rester concentré. En sortant de l’ascenseur, il vit les cameras s’éteindre ; ca va, le p’tit Bob faisait son boulot. Il passa devant la salle des terminaux sans y prêter attention, continua dans le couloir blanc pour s’arrêter devant la salle des coffres. Il sorti de son sac son PDA, ainsi que le fil d’interface avec le panneau de commande de la porte. Il les brancha à la porte et lança l’application qu’il avait reçue une heure plus tôt du pirate informatique du Patron. Ce système devrait normalement pirater puis débloquer la porte, ainsi que désactiver la sécurité des coffres.
L’ascenseur s’enclencha. Ca doit être Elle. Le PDA recherchait toujours le code, faut compter encore quelques minutes. L’ascenseur descendait, il sorti son arme avec silencieux de son sac, le chargea, puis pointa vers la porte. Quand elle s’ouvrit, Vanessa sorti d’un air nonchalant, un donut’s à la vanille à la main, avant de s’arrêter net en le voyant.
« Levez les mains, et pas de geste brusque.
Elle s’exécuta.
- Mais qui êtes vous ? qu’est ce que vous… commençât elle sur un ton paniqué.
- Je suis juste le technicien. C’est pas la peine d’agir bêtement, nous sommes seuls et isolés, et nous le resterons. J’ai besoin de vous pour un petit truc, puis vous aurez la vie sauve.
- Mais, mais… vous êtes fou ?
- Non, juste un employé. Approchez vous doucement de la porte.
Elle s’avança doucement, les mains toujours en l’air, tremblant de tous ses membres.
- C’est un braquage c’est ca ?
- Non, je viens juste récupérer ce qui m’appartient.
Le PDA sonna alors. Le déverrouillage était fini. Il le débrancha, puis appuya sur le bouton « valider » de la porte ; la fente du scan rétinien s’ouvrit.
- Je savais que vous ne connaissiez pas le code, mais pourriez vous maintenant s’il vous plait approcher votre œil ?
- Non mais ca va pas ? c’est mon boulot qui est en jeu, c’est ma vie, et vous n’allez…
- Stop ! vous ne savez pas ce qu’est la vie mademoiselle, dit-il sur son ton calme et impassible. Soit vous le faites vous-même, soit je vous tire dans les jambes et vous force à le faire. Vous avez de la chance que je sache que le scan nécessite une rétine vivante pour marcher, sinon je vous aurez déjà descendu.
Elle devenait pale. Il ressentit, au fond de lui, un peu de peine de la traiter comme ca. Mais d’après ce que Bob lui avait raconté, elle ne valait pas d’être traité autrement que ca. Vanessa s’approcha du scan puis valida. Quelques secondes après, la porte s’ouvrit.
- Merci, j’ai besoin de vous encore un peu. J’ai deux coffres à ouvrir, puis je vous laisse partir.

Ils entrèrent tous les deux dans la salle des coffres. Elle était plus grande que ce qu’il imaginait, entièrement blanche. Ils s’approchèrent de l’ordinateur central, qui trônait au milieu de la pièce.
- Entrez les numéros 815 et 316, puis faites passer votre empreinte pour les ouvrir. Et pas de code d’urgence, il est désactivé.
Elle tremblait toujours autant, et maintenant des larmes coulaient le long de ses joues. Elle entra son code d’identification, puis les deux numéros de coffres. Au moment où elle releva son empreinte de l’écran, ils s’ouvrirent, au bout de la pièce. Bob entra au même instant.
- Mais qu’est ce qui se passe ici ? commença t il. Puis, en voyant Vanessa, et feignant la surprise, lui marcha vers elle. Tu vas bien ?
- Arrête-toi, Bob, coupa Ben.
- Mais, qu’est ce que tu fabriques ? on avait dit…
- J’suis désolé, mais je ne t’ai pas dit la vérité sur la fin du plan.
Il tira deux balles dans la poitrine de Vanessa, qui tomba sur le sol. Bob se mit à crier en se jetant sur le corps inerte son corps inerte, qu’il prit dans ses bras.
- Pourquoi tu as fait ca ? Je pensais que tu voulais m’aider, hurla t il contre Ben.
Ben lui tira dessus. 2 fois.
- J’suis désolé, mais je devais le faire. Ce monde ne te mérite pas, tout comme Vanessa. Si je t’avais laissé partir, tu irais en prison ou en asile pour le reste de tes jours pour complicité et je ne l’aurais pas supporté. Tu ne mérites pas de vivre ca. Les êtres au cœur pur sont aimés des anges, et retourne au Paradis plus vite que…
Bob n’entendit pas la fin de la phrase, se laissant emporter dans le néant des limbes…

Ben se dirigea vers le premier coffre, y trouva les deux grosses enveloppes pour le Patron, qu’il mit dans son sac. Il se dirigea ensuite vers l’autre coffre. Celui qu’il recherchait depuis cinq longues années. Une boite en carton épais, colorié et dessiné, se trouvait à l’intérieur. Une boite qu’il reconnut de suite. Les larmes lui montèrent aux yeux, il les stoppa net : Il n’avait pas le droit de flancher maintenant. Il l’ouvrit, elle était pleine de papier, d’objet divers, qu’il reconnaissait pratiquement tous. Il ne prit pas le temps de les regarder, il cherchait autre chose pour l’instant. Il tata le fond de la boite puis le toucha : il sortit la chaine ou pendait la fée clochette de Catherine, celle qu’elle ne quittait jamais et qu’il lui avait offert il y à 16 ans, le jour où ils décidèrent de passer le reste de leur vie ensemble. Il la serra contre son cœur, qui n’avait jamais battu aussi vite, il retenait ses larmes et essayait de se calmer. Il ne devait pas tarder, il mit le pendentif dans sa poche, mis la boite dans son sac, puis se dirigea vers l’ascenseur.

Ce soir là, elle lui avait préparé le grand jeu : repas aux chandelles, lumière tamisé et musique d’ambiance. Il devait fêter l’anniversaire de leur première rencontre, et lui annoncer qu’elle était enfin enceinte. Mais ca, il l’apprit après l’autopsie. On l’avait appelé au début du repas. Prés de 45 enfants étaient admis aux urgences à l’hôpital à cause d’une infection qu’ils n’arrivaient pas à retracer. Leur état s’aggraver d’heure en heure. En tant que le meilleur spécialiste en bacterio-épidémiologie de la ville, il était leur dernier espoir. Malgré tout il hésita. Il lui avait promis qu’il serait là, et que rien ne le ferait bouger. Elle le regarda de son regard le plus sincère et le plus profond, les larmes aux yeux, en lui disant : « tu es malade ou quoi ? Tu n’as même pas à hésiter, fonce !! Vite !!! Je t’attendrais toute la nuit. »

Tout le monde croit que l’anthrax est un produit synthétique, créé par des terroristes musulmans pour pouvoir conquérir le monde. C’est juste un moyen de défense par une bactérie commune, Bacillus anthracis, que l’on retrouve un peu partout dans les sols, les forets… Un connard n’a pas du se laver les mains chez le fournisseur de bouffe des cantines de la ville quelques jours plus tôt, et quelques bactéries ont proliféré dans les repas. Une contamination par les toxines de l’anthrax ayant les même symptômes qu’une grippe au début, mais s’aggravant en maladie pulmonaire grave ou une septicémie quelque jours plus tard, il avait été le seul a faire le rapprochement, et proposer un diagnostic précoce qui s’est avéré juste.
Il avait sauvé 45 enfants cette nuit là.
Il avait laissé mourir Catherine, et son bébé.
Il était mort lui aussi cette nuit là.

La police avait conclu à un cambriolage qui a mal tourné. Mais il n’avait aucun indice pour retrouver le meurtrier. Lui, il l’avait retrouvé. Il l’avait torturé une nuit complète, il le tuas et le coupa en morceaux. Mais ca ne la fit pas revenir.
La famille de Catherine le tenu pour principal responsable. Qu’il aurait du être avec elle au lieu d’être obnubilé par son boulot, qu’il n’avait pas su la protéger. Ils récupérèrent toutes ses affaires, organisèrent les funérailles secrètement sans l’inviter, lui enleva tout espoir de trouver l’absolution ou de faire son deuil. Il quitta la ville. Disparu dans la nuit. Avec l’espoir de pouvoir un jour récupérer une partie de sa vie, pour pouvoir s’éteindre dignement.
Parfois il se dit que le destin le rappela à lui. Le jour où on lui apprit que ses affaires été rangé dans le coffre familial de cette banque, le patron l’appela pour le faire venir en ville, car il avait besoin d’infiltrer puis de forcer un coffre, dans la même banque. Il était revenu en ville, et préparait le plan depuis six mois. Et là, il était dans l’ascenseur, pour repartir. Et disparaître. Le temps de rejoindre la voiture qui l’attendait garer en face, tout au plus trois minutes.
Pourtant, quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit, il vit au comptoir de l’accueil, au bout du couloir, la dernière personne sur terre qu’il pensait pouvoir rencontrer aujourd’hui : Joe Chip.
A suivre...

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